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J'ai découvert récemment et avec bonheur "Habits of a happy brain" de Loretta Graziano Breuning. Je vous en fais ici un retour. Vous allez vite comprendre mon enthousiame !

 

On dit souvent « quand on veut, on peut ».

Dans ce cas précis, c’est le cortex qui parle … Sauf que votre système limbique, vos hormones sont bien antérieurs à cet organe. Vos hormones « donnent un sens et une tonalité » à ce que vous vivez. Le cortex va en tirer des conclusions et des réflexions que vous penserez comme les vôtres. Mais ce seront vos hormones qui auront décidé à votre place.


Les hormones sont régies par les mêmes règles chez tous mais ne s'activent pas pour les mêmes raisons selon les personnes.

Les déclencheurs : « les stimuli » diffèrent selon les individus. Ils se sont créés en écho à ce que vous avez vécu enfant. Par exemple, si la pizza est associée à des moments conviviaux, alors la vue d’une pizza sera associée à des ressentis positifs. Manger une pizza sera vécu comme une récompense. Malheureusement une fois la pizza digérée, votre cerveau cherchera un nouvel objectif en vue d’une autre récompense…. Et c’est sans fin.

Avez-vous pris votre D.O.S.E aujourd'hui ?

Il existe 4 hormones principales liée au sentiment de bonheur,

Dopamine, Ocytocine, Serotonie et Endorphine sont toutes les 4 liées au sentiment de récompense. 

  • Dopamine : circuit de la récompense directe, les réseaux sociaux ont bien compris son mécanisme, dès que vous avez un "like", vous recevez un shoot de cette molécule. Donc vous recommencez l'expérience pour avoir le suivant. (NB: cela fonctionne aussi quand vous faites preuve d'altruisme... Pensez-y).
  • Endorphine : elle réduit la douleur physique, permettant de se mettre à l’abri en cas de danger. Il est donc nécessaire d’aller au-delà de vos limites physiques pour la ressentir.
  • Ocytocine : elle s'active quand vous ressent le sentiment de sécurité, d’appartenance à un groupe ou lors de contact physique (20 secondes de « hug » à l'américaine par exemple).
  • Sérotonine : qd vous vous sentez respecté.e et dominant.e (ou que vous dominez un enjeu).

Et le cortisol alors ?

Il existe aussi une hormone négative : celle de la peur, de la douleur, de l’anxiété, du stress : le cortisol.
Grâce à elle, vous apprennez ce qui est mauvais pour vous.
Mais vous pourrez malheureusement ainsi associer des signaux faibles à des sentiments de menace même si il n’y a aucun danger. Ces petits signaux finissent par être dissociés du danger lui-même et s’accumulant tout au long de la vie, vous pourrez vous sentir inquiet, anxieux sans en comprendre les origines.

 

Comment le cerveau réagit en société ?

Fort heureusement la capacité à vivre en groupe désactive le sentiment de menace, vous n’êtes plus seul.e, vous pouvez déléguer la vigilance permanente à d’autres personnes.
Donc ne plus faire parti.e d’un groupe pourrait signifier se sentir isolé.e face à des dangers potentiels (enfin c’était le cas à l’époque de cavernes…).

Mais se sentant à l'abri, pourquoi supportez-vous si mal la vie en entreprise par moments ? Car la sérotonine joue son action de vouloir dominer pour se sentir « à l’abri ». Or dans une entreprise, il n’est pas rare d’avoir une hiérarchie, avec laquelle vous serez plus ou moins en accord. Donc le manque de sérotonine va se faire sentir.
Donc pourquoi rester dans une entreprise qui ne vous satisfait pas ? Car pour le cerveau, le sentiment d’être dominé est jugé moins inquiétant que les dangers lié à la solitude.(toujours en souvenir du temps des cavernes).

Or même si le cerveau reptilien créé des actions et pensées automatiques, le cortex a la capacité de désactiver ces comportements. 
Pour cela il vous faudra donc identifier les cercles vicieux.

  • Exemple : dans le cas de la pizza, la dopamine est libérée dès le début, puis vient vite un moment où la pizza que vous êtes toujours entrain de manger a moins de saveur. Vous réfléchissez déjà au dessert. Le système reptilien cherche déjà une autre source de dopamine (récompense). Le sachant, vous éviterez peut-être de commander le cheese cake en dessert et prendrez la salade de fruits ou panacotta évitant ainsi une digestion difficile.
  • L’ocytocine : si la relation est toxique, le lien d’attachement (par l’ocytocine) est trop fort pour rompre simplement car donne un sentiment (erroné) de sécurité et de confiance.
    Il est aussi possible de sauter de « groupe » en groupe » pour ressentir un sentiment d’appartenance apparent au départ, mais qui disparait rapidement.
  • La sérotonine fonctionne sur ce dernier point de la même manière. Le pic de reconnaissance s’estompe très vite. D’autres expériences sont nécessaires pour se sentir « reconnu ». Cela peut passer par de petits détails : acheter un gadget dernier cri, trouver LE meilleur restaurant, rechercher à être apprécié.e sans arrêt par son entourage…


Chaque personne a ses propres frustrations liés aux fluctuations de ses hormones.


Comment briser ces cercles vicieux ?


En les repérant et en n’y répondant pas. Votre cerveau apprendra ainsi que s’il se sent menacé, il n’est pas forcément en danger. Et ainsi vous vous déconditionnez de ces attitudes réflexes.

Il faut 45j pour prendre de nouvelles habitudes. Or le cerveau résiste au changement. Donc plus les circuits-réflexes sont anciens et utilisés régulièrement, plus le cerveau vous fera croire que c'est difficile et qu’il y a danger.


Pour gérer ces nouveaux circuits vertueux, la répétition est nécessaire. Au début, cela vous paraitra très contraignant et fastidieux. Puis petit à petit vous prendrez vos marques et ces nouvelles habitudes vous feront oublier les anciennes.
Pour vous soutenir, utilisez cette connaissance des hormones à votre avantage : félicitez-vous ! Cela permettra ainsi de créer des pics de dopamine. Vous vous sentirez peut-être idiot au départ..  mais qu’importe.. Faites-le et vous verrez des effets à long terme.
Les effets de l’endorphine sont aussi excellents. Les exercices physiques avec une durée raisonnables suffisent à la sécreter

Pour ce qui est de la sérotonie, exprimez votre satisfaction quant à vos actions du jour (les fameux « 3 kifs par jour » de Florence servan-Schreiber par exemple), soit à quelqu’un (peu importe sa réaction) soit en l’écrivant.

Vous devez vous forcer à sortir de votre zone de confort. Pendant 45 jours, obligez-vous à sortir des rituels de contrôle qui vous gouvernent.
Maniaque sur les horaires ? oubliez votre montre. Vous aimez les intérieurs rangés ? laissez votre appartement en désordre.

Comprendre les hormones est un bon début pour maîtriser le fil de vos émotions. Chaque nouvelle habitude va amoindrir les circuits de récompense habituels. Mais cela ne se fera pas sans souffrance. Cependant, vous privilégierez ainsi les plaisirs constructifs plutôt que ceux à court terme.

Pour terminer, ne vous comparez pas aux autres et arrêtez de vous juger, vous ne connaissez pas leur état de « bonheur neurologique ». L’herbe est toujours plus verte ailleurs.
En revanche, les neurones miroirs peuvent vous aider à vous inspirer de ce qui vous admirez chez les autres, et peuvent vous aider à instaurer de nouvelles habitudes.

Essayez de conserver un état d’esprit positif. Se préparer au pire n’est pas un état d’esprit positif.
et ne croyez pas qu’un but atteint vous rendra heureux… Car vous savez désormais qu’un autre but viendra vite vous tenter.
Ah sacrées hormones … !


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